Théa et Valentine, respectivement agées de de 25 ans et 61 ans, et toutes deux engagées dans la campagne « Riposte Alimentaire », ont interrompu aujourd’hui, le jeudi 8 févirer 2024, un débat en scandant des slogans dénonçant les enjeux éthiques liés à l’alimentation en demandant une sécurité sociale de l’alimentation durable.
© Riposte Alimentaire
Choix éthique et interpellation scientifique
Vêtues de t-shirts arborant le logo de Riposte Alimentaire, Théa et Valentine ont pris d’assaut la tribune pour exprimer leur message. « Nous avons toutes et tous un choix éthique à faire, […] : laisser ce monde être détruit et nous avec, ou résister pour sauver nos vies et tout ce qu’on aime« , ont-elles proclamé.
La ville de Strasbourg, connue pour être un bastion des institutions européennes, a été stratégiquement choisie pour cet acte de protestation.
Les enjeux de l’alimentation et de l’agriculture
L’interruption du Forum Européen de Bioéthique par Riposte Alimentaire vise à attirer l’attention sur les défis éthiques et environnementaux liés à l’agriculture et à l’alimentation. En effet, l’agriculture est responsable de 21% des émissions de gaz à effet de serre en France, et elle contribue également à la perte de biodiversité et à l’appauvrissement des sols.
Parallèlement, les agriculteurs font face à des conditions de vie et de travail de plus en plus précaires, sous la pression de la grande distribution. Des chiffres alarmants révèlent même qu’un agriculteur se suicide chaque jour en France, mettant en lumière la crise profonde que traverse ce secteur.
Défis de l’industrie agro-alimentaire
Les pratiques de l’industrie agro-alimentaire sont également pointées du doigt. Les marges bénéficiaires records de cette industrie, en hausse de 48% l’année dernière, contribuent à une inflation alimentaire tandis que les accords de libre-échange favorisent une concurrence déloyale avec des produits étrangers ne respectant pas les normes écologiques et sociales minimales.
L’appel à une réforme sociale
Face à ces défis, Riposte Alimentaire appelle à une réforme sociale radicale : l’intégration de l’alimentation dans le régime général de la sécurité sociale. Inspirée du collectif Sécurité Sociale de l’Alimentation, cette revendication repose sur trois piliers fondamentaux : l’universalité, le conventionnement démocratique et le financement par la cotisation. Cette proposition vise à garantir à chaque individu, indépendamment de sa condition sociale, un accès équitable à une alimentation saine et durable.
● L’universalité : Chaque habitant, habitante, indépendamment de sa condition sociale, bénéficiera d’une carte vitale de l’alimentation d’un montant de 150€ par mois.
● Le conventionnement démocratique : Cette carte permettra d’acheter des produits conventionnés et sélectionnés démocratiquement, par des assemblées citoyennes informées des enjeux écologiques et agricoles.
● Le financement par la cotisation : De la même manière que pour la sécurité sociale, le financement se fera par un système de cotisations (salariales et patronales), assurant ainsi une juste répartition.
Riposte Alimentaire aspire ainsi à faire respecter le droit à l’alimentation inscrit dans le droit international, pour une société plus juste et résiliante.